Articles

Affichage des articles du septembre, 2010

Noctambules

Le métal froid du réverbère s’incruste entre mes omoplates. Un frisson me parcourt la colonne vertébrale. Il est 23h, Paris s’endort. Je profite que la rue soit déserte pour remonter avec beaucoup d’élégance mes bas noirs striés de fins liserés gris. La jupe d’acrylique luisante et moulante dissimule à peine les jarretelles. Je souffle dans mes paumes. Octobre s’installe. Il fait encore trop doux pour dissimuler mon gagne-pain sous un manteau, mais à rester là sans bouger, comme une potiche, je sens mon corps s’engourdir. Je sors de mon sac un petit miroir est rectifie de l’index l’eye liner, qui me fait déjà de grands cernes noirs. J’ai pas pleuré, pas cette fois, mais ça coule toujours un peu avec ce produit bas de gamme, surtout quand on en met autant. Je n’arrive pas à croire que ça puisse faire fantasmer les hommes, une gamine toute en bas de nylon, en mini-jupe, bustier à volants et dentelles, yeux de panda et lèvres vermillons ! Je dissimule toujours mon chignon serré sous un

Six feet under...ou pas bien loin

Si vous lisez ces mots, c'est que je ne suis plus de ce monde. Accablé par cette vie injuste, j'aurais probablement choisi de me jeter sous le métro, me noyer dans la Seine, sauter du cinquième étage, m'ouvrir les veines dans la baignoires, me gaver le barbituriques, me pendre à une poutre (encore faut-il en dégoter une valable)... ou toute autre manière plus originale d'abréger ses souffrances. Je suis d'ailleurs actuellement en pleine méditation sur la façon la plus radicale d'y arriver, une façon peu coûteuse , rapide et surtout indolore. A vous de décréter si j'y suis parvenu après avoir extirpé de ma carcasse encore tiède cette modeste feuille quadrillée . J'ignore qui vous êtes. Peut-être êtes vous de ma famille, de mes amis, du personnel des urgences ou encore un simple badaud ayant découvert avec stupeur un cadavre dérivant le long du canal (auquel cas, il est fort probable que ces mots soient rendus illisible par l'humidité et que vous n&#