Noctambules
Le métal froid du réverbère s’incruste entre mes omoplates. Un frisson me parcourt la colonne vertébrale. Il est 23h, Paris s’endort. Je profite que la rue soit déserte pour remonter avec beaucoup d’élégance mes bas noirs striés de fins liserés gris. La jupe d’acrylique luisante et moulante dissimule à peine les jarretelles. Je souffle dans mes paumes. Octobre s’installe. Il fait encore trop doux pour dissimuler mon gagne-pain sous un manteau, mais à rester là sans bouger, comme une potiche, je sens mon corps s’engourdir. Je sors de mon sac un petit miroir est rectifie de l’index l’eye liner, qui me fait déjà de grands cernes noirs. J’ai pas pleuré, pas cette fois, mais ça coule toujours un peu avec ce produit bas de gamme, surtout quand on en met autant. Je n’arrive pas à croire que ça puisse faire fantasmer les hommes, une gamine toute en bas de nylon, en mini-jupe, bustier à volants et dentelles, yeux de panda et lèvres vermillons ! Je dissimule toujours mon chignon serré sous un