Feu d'artifice
La pluie tombe dans un bruit de papier froissé. Sans discontinuer. Tout comme hier, les gens se laissent surprendre à la terrasse d'un café, sur un banc, dans les rues encore bondées malgré l’heure avancée (à croire que la première fois ne leur a pas servi de leçon…) Ils crient tels, j’imagine, que le feraient des chats échaudés si on leur en donnait l’occasion sous de pareilles trombes d’eau. Ou bien ils se réfugient fiévreusement sous les gouttières et attendent la fin du son et lumière, frémissant de plus bel à chaque retour d’averse, à chaque nouveau grondement. Le ciel noir s’éclaire, strié par des filaments d’argent toujours plus nombreux, toujours plus proches. Les bombes éclatent, illuminent la ville comme en plein jour. Et l’eau jaillit encore, comme balancée d’un gigantesque seau, tout là-haut. Quelque chose craque sur les vitres. A-t-on idée de grignoter du pop-corn devant un mégaphone ! …ou peut-être est-ce la grêle ? De la grêle en plein mois de juin ! Je devine