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Affichage des articles du janvier, 2012

La Souris

J'aimerais bien me cacher sous le bureau. Me recroqueviller dans un coin sombre de la pièce, seule, derrière de gros meubles, une pile de cartons ou une porte entrebâillée . Je pourrais me glisser dans un placard ou attendre que "ça passe" dans les toilettes, comme si j'avais dix ans, comme si le monde me faisait peur. C'est peut-être le cas. Je suis fatiguée de sourire, de faire semblant. J'ai envie d'assumer, de crier : ma pièce ne rentre pas dans votre puzzle. Est-ce que je devrais la découper, forcer le passage quitte à tout casser, attendre que l'on change de jeu ou que les choses évoluent en ma faveur? Je n'ai pas peur. J'ai juste besoin d'être à l'aise dans mes baskettes! Je ne veux pas me taire. Je ne veux pas tout prendre avec des pincettes. Je ne veux pas qu'on me juge, qu'on m'observe, qu'on me surveille, qu'on me plaigne. Je veux être en terrain conquis. Baisser ma garde et rire, bêtement, pour rien, pou

Plic ploc

"Arrête de pleurer comme une fille! Tu m'énerves!" La petite chose rouge et reniflante ne sèche pas ses larmes pour autant. Et pour un peu, je l'imiterais presque. Saleté de vieille peau! Mamie et son petit-rejeton s'éloignent d'un pas hésitant. Mais ce dernier voit ses sanglots redoubler avec l'apparition d'une nouvelle menace : " Tu arrêtes de chialer ou je te reprends tes bonbons!". Je suis abasourdie . Trois choses: - Qu'est-ce qui peut bien différencier les larmes d'un garçon et d'une fille? Les unes sont-elles bleues et les autres roses? Ou celles d'un garçon sont-elles simplement plus nobles, plus justifiées que celles d'une fille? - Que peut-il y avoir de si abjecte à être comme une fille ? Il y aurait presque un côté insultant. Je suppose que l'enfant ne devrait pas le prendre plus mal si sa gentille mémé l'avait taxé de "pitoyable petite merde"! - Pourquoi méprisons-nous à ce poi