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Affichage des articles du juin, 2012

Parce queeeeee !!!

Elle s’est contentée de préciser que le sac taupe offert pour quarante euros d’achat n’était plus disponible. Ce à quoi la cliente l’a récompensé d’un sympathique "connasse", marmonné entre ses dents. Elle n’a pas relevé, l’habitude, certainement, d’être de défouloir de service, et a même sourit en  glissant dans le cabas le bob et la serviette rayés bleu marine et blanc spécial été collectors. L’autre est partie sans un mot. Pas merci. Pas au revoir. C’est à elle, le petit personnel, de se montrer polie et conciliante. Elle est payée pour ça. Elle ne sert qu’à ça. "Merci et à bientôt" minaude-t-elle en arborant un sourire ultrabright au point de fissurer son teint  impeccablement lisse et uniforme. La veille, deux femmes, que leur virée entre filles avait certainement rendues euphoriques et décomplexées, lui avait signalée qu’elle était profondément casse-pied (pour rester polie). Son erreur ? Leur avoir  suggéré d’utiliser les testeurs plutôt que d’ouvrir et

Lulu et Lili font des heures sup'

Ce matin j'ai feuilleté le dossier d'un hebdomadaire connu que je ne citerai pas (mais dont le nom désigne un élément de ponctuation) sur la propension des travailleurs français à se la couler douce. Allez hop, c'est parti! Et de jeter allègrement la pierre aux divers planqués, absentéistes, trente-cinqueuristes, RMIstes volontaires (ça se dit RSAistes?) et vacanciers de tous poils! Et de nous rappeler que la frustration, la colère et la jalousie des uns font les gros sous des autres. Nous le saurons (nous le savons peut-être déjà), le bouc-émissaire du moment, c'est le fonctionnaire, l'intermittent du spectacle, le chômeur, le parent au foyer, le malade chronique et bien d'autres feignants encore! Loué soit le grand, le beau, le bon travailleur. Celui qui se donne à fond au risque d'y perdre sa santé mentale, celui qui échange volontiers congés, amis, famille ou balade avec le chien contre 42h de travail hebdomadaires (à une dizaine d'euros l'he

Interlude

Je ne suis contrainte à rien. Physiquement, j'ai le choix. Moralement, je m'impose une conduite. Financièrement, je finirais par être à court. C'est pour les deux dernières affirmations que le bas blesse. Pourtant je ne peux m'empêcher d'y songer presque chaque matin, alors que je suis ballottée dans le métro, au milieu d'une foule austère de travailleurs-androïdes et de touristes-automatiques. Je pourrais le faire. Descendre à la station suivante et passer la journée entière à bouquiner et à rêvasser dans un de mes salons de thé préférés. Prendre la correspondance et aller me perdre dans une forêt, un parc, un jardin. Faire demi-tour, rentrer à la maison, partager un vrai petit déjeuné avec ma "moitié", couper le téléphone...et recommencer les jours suivants. Changer radicalement de chemin, flâner, aller au cinéma, à la piscine ou dans un musée, puis débarquer comme une fleur quelques minutes avant la fermeture. Ou encore, prendre le chemin d'un