Halte! Qui va là?!

En ce moment, une question me turlupine (verbe sympathique bien que difficile à placer de manière fortuite dans une conversation serieuse). Elle à trait au blog "Fée Breizh" que je m'évertue à égayer un tant soit peu, deux à trois fois par mois (et pour cause, c'est le miens!) et vous concerne un peu , lecteurs... je dirais même que vous vous situés pile au coeur du sujet. En fait, je suis en pleine phase de doute artistique, ce qui est beaucoup dire! Non pas que je minimise l'importance de ce léger coup de mou, mais plutôt l'aspect "artistique" des âneries que je tape sans vraiment savoir où je vais (pour ma défense: non, je ne m'auto-flagèle pas pour la Xième fois de la semaine! mais j'ai tout de même conscience qu'on peut éprouver du plaisir à écrire sans pour autant être le nouveau James Joyce!).

Mais revenons à ma question existencielle, parce que, bon, je ne suis pas passée par ici pour émouvoir les foules sur ma condition d'écrivain intérimaire... Ce qui m'inquiète, c'est que je me sens seule
...
Non, voyons! Pas dans la vie de tous les jours. De ce côté là, tout va bien, merci.
Disons plutôt qu'à balancer à tout va des billets d'humeur sur la toile, j'ai la pénible impression de monologuer. C'est déjà une chose que je supporte difficilement dans la vraie vie, mais là, vraiment, j'en viens à me demander si je ne parle pas aux murs!
Vous pensez que j'exagère? Dans ce cas, que penser d'1 unique commentaire en l'espace de 5 mois et de 25 textes élaborés avec amour? (j'en profite pour remercier la commentatrice: ça me va droit au coeur et j'en ai une poussière dans l'oeil)
Au bout d'un moment, j'ai envie de vous dire: Vous vous ficheriez pas un peu de ma pomme, par hasard? Mais afin de ménager nos relations cordiales, je vais m'en abstenir.

Pourtant, je sais, du moins j'ose espérer, qu'il y a bel et bien quelqu'un, voir quelques uns, de l'autre côté de l'écran. On me la dit et on n'oserait quand même pas me mentir... si?
J'en viens d'ailleurs à me demander si ce n'était pas uniquement pour me faire plaisir: "Mais si, mais si, je le lis ton blog! Là! T'es contente? J'ai même adoré le texte sur... le truc..."
Ce qui me rassure, c'est que je ne suis pas la seule dans ce cas. Nombreux sont les blogs de qualité où nul n'ose piper mot (j'en fréquente d'ailleurs pas mal), probablement trop intimidé par la blancheur immaculée de la catégorie "commentaires". Nombreux sont également les blogs d'adolescents plein à craquer de photos de gamins beurrés, de poèmes ou chansons minables vus et revus (bourrés des fautes d'orthographes en plus) et de "j'te kif trp grve ma choupinette! trp fraiche la soirée dier avk boubou!"

Sans aller jusque là, on connait aussi de très bons blogs où les gens n'hésitent pas à participer, à réfuter un point de vue, à formuler un encougement rapide, une critique assassine, les règles de base étant les suivantes (et là, je vous demanderais de bien vouloir en prendre notes, pour le bien de mon "espace de création" mais aussi pour ceux de tant d'autres qui se morfondent dans le silence):
1- Si on aime, non seulement ON LE DIT, mais en plus, comme dit le proverbe, ON NE COMPTE PAS.
2- Si on n'aime pas, rien n'empêche de LE DIRE AUSSI (seulement on évitera, à l'inverse, de se répéter; ça peut devenir vexant.).
3- Si on est d'accord, ON ALIMENTE LA QUESTION et si on ne l'est pas, ON FAIT VALOIR SON OPINION car nous sommes dans un pays où la liberté d'expression est fondamentale et même bien utile si on ne veut pas avoir l'air d'une plante verte dépourvue de sens critique!
4- Si, malgré tout, on n'en pense rien où qu'on n'en a rien à cirer (notamment parce qu'on est tombé ici par hasard alors qu'on cherchait désespérément un psychologue pour son canari), on peut se permettre de SE TAIRE.
5- Si l'on souffre d'une timidité maladive qui nous empêche de sortir de chez nous et de nous manifester de quelque manière que ce soit au reste de l'humanité (je peux le comprendre, j'ai moi-même souvent l'envie de me planquer sous une table pour attendre que ça passe), pareillement; mais ce sont bien les SEULES CIRCONSTANCES où l'on peut s'abstenir de commentaires aussi longtemps.

S'il est vrai que les statistiques d'exploitation peuvent faire foi d'une fréquentation relativement régulière, on ne peut, cependant, s'empêcher de penser que les visiteurs d'un blog ne sont tous que de pauvres brebis égarées dans le complexe et grand fouttoir qu'est Internet. (Les amis et la familles, pris à la gorge par l'affection qu'il porte au bloggeur sont évidemment des exceptions.)
Pour preuves, les intitulés saugrenus qui ont conduit ces malheureuses victimes jusque ici. On a généralement tendance à douter qu'un usager cherchant des films pornos soit allé de son plein gré sur un site de jardinage! De même, j'ai quelques réticences à considérer les personnes ayant effectué les recherches suivantes comme mes lecteurs potentiels (désolée mais je ne résiste pas à l'envie d'en citer quelques unes):
- A quoi sert la carte de fidélité des "filles à la vanille"
- Je me raccroche désespérement à mon ex
- Fumer de l'herbe après extraction dent de sagesse
- Ma vie d'esclave soumis mais heureux sur TF1
- Jeune pousse de choux grignotée que faire
et ma préférée:
- La souffrance et la tristesse font partie de la vie. elles vont et viennent sans prévenir, nous laissant constamment dans le doute. on ne peut rien y faire, juste attendre qu'elles partent sans prévenir pour laisser place à la joie. le temps passe si vite, ne perd pas une seconde pour ceux qui t'on blessé, ils n'en valent pas la peine. vis ta vie comme tu veux et ne te laisse pas marcher sur les pieds (ouf!)
Suite à ce genre de "manifestations" étranges, à l'absence quasi-totale de réaction dans le privé comme par écrit, moi qui me saigne aux quatre veines pour attirer l'attention (euh...), vous comprenez désormais pourquoi je nourris actuellement de sévères réserves quant aux remarques et à l'intérêt vague que mes histoires peuvent susciter.
C'est donc un appel au secours, une bouteille à la mer que je lance aujourd'hui, non seulement pour ma modeste "Fée Breizh", mais aussi pour tous les internautes qui souffrent malgré leur immense talent (comment ça, j'en fais trop?).
Si par chance une forme de vie intelligente évolue dans les parages, qu'elle ai la grande bonté d'entrer en contacte avec nous.

Commentaires

  1. "j'te kif trp grve ma choupinette! trp fraiche la soirée dier avk boubou!"
    PS:continue, c'est agréable à lire.

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  2. Tiens dans les "mots-clés qui tuent", moi aujourd'hui j'ai eu "interpréter les signes détache les cheveux" que j'ai trouvé bien, tu sens le gars qui a désespérément envie de croire que la fille qui lui plaît l'aime bien elle aussi, et qui cherche le site d'interprétation psychobidon qui lui dira "si elle se détache les cheveux quand tu lui parles, c'est que t'as une ouverture".
    Enfin bref.
    Sinon moi je commente jamais parce que ça fait bizarre de venir commenter ici dans le monde virtuel multimédia 2.0 du web du futur de l'an 2000 des nouvelles technologies des autoroutes de l'information, alors que je te vois 5 jours sur 7 dans la vraie vie.

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  3. Evidemment, dès qu'on ronchonne un peu, les âmes charitables pointent le bout de leurs museaux! Je devrait le faire au moins une fois par mois :-)

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  4. Tiens j'ai trouvé un truc qui encouragera peut-être d'autres visiteurs à commenter : un logo "mon blog se nourrit de vos commentaires" à insérer sur ta page, et que tu peux récupérer à l'adresse http://saveourblogs.blogspot.com/2007/12/asico-franais.html

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