No future
Je ne suis pas plus mauvaise qu’une autre.
Dans certains cas, cette affirmation est une manière d’admettre que finalement, je ne m’en sors pas trop mal. Dans d’autres, elle signifie simplement que je suis dans la moyenne des êtres moyens et que malheureusement, il ne suffit pas d’être moyen pour réussir. Ainsi, je sais qu’il ne suffit pas de se donner à fond et d’y croire pour obtenir ce que l’on veut…car il s’en trouve toujours qui, lorsqu’ils s’y mettent à fond eux aussi, vous font presque douter de l’authenticité de vos diplômes.
Alors de deux choses l’une, soi je décide de me lancer tête baissée dans cette tâche, au risque de subir l’échec comme un uppercut au menton ; soi je prends conscience de mes limites une bonne fois pour toute et refuse catégoriquement de perdre mon temps si précieux dans ce genre de conneries !
Je ne suis pas plus mauvaise qu’une autre et surtout, je ne suis pas complètement conne. Même si j’ai les facultés mathématiques d’une enfant de onze ans, j’ai très bien compris que 1% de chance d’obtenir ce que l’on veut, ce n’est pas énorme. Pour moi, " 1% de chance " équivaut en quelques sortes à " pas de chance du tout ". Alors pourquoi voudrait-on que j’y crois ? Pourquoi essaye-t-on de me faire gober cette grotesque couleuvre ? Je n’ai pas besoin d’être rassurée. Je n’ai pas besoin de votre pitié. Je veux simplement qu’on me le dise, sincèrement, une bonne fois pour toute : Ce n’est pas possible. Tu n’y arriveras pas et ceux qui essayent de te faire croire le contraire sont complètement inconscients ou pire encore, te prennent pour une dinde !
Je me dis que, si vraiment je n’étais pas plus mauvaise qu’une autre, je ne serais pas ici. Du moins, si j’étais parvenue à m’en convaincre. J’aurais trouvé la force de lutter contre les idées reçues, les rabats-joie, les démolisseurs d’avenirs en tous genres. J’aurais eu le courage d’assumer mes envies, de saisir une occasion et de me dire que, si j’aime ça, c’est que tout n’est pas complètement perdu… Oui, il en faut du cran pour assumer ce que l’on veut être, pour crier bien fort : " Voilà ce que je ferai de ma vie ! Je ne sais pas ce que cela donnera demain, ce sera sûrement difficile, mais après tout, je verrai bien. Tant pis si je dois m’en mordre les doigts, car mieux vaut avoir des remords que des regrets. Et si ça ne vous plait pas, allez tous vous faire foutre ! "
Un courage que je n’ai pas eu, on s’en doute…sinon, je n’écrirais pas ces mots. Oh, pas vraiment de regrets, en fait, mais plutôt une petite nostalgie qui ronronne un peu les jours de pluie.
Je ne suis pas, à proprement parler, une personne très courageuse. Enfin, disons plutôt que j’apprécie beaucoup les solutions de facilité…ou celles qui me semblent l’être. Mes choix ne sont pas toujours les meilleurs, mais qui peut bien se vanter de savoir à l’avance quel chemin emprunter ? Cela ne veut pas dire que j’ai construit ma vie par défaut, simplement que je me suis orientée dans cette jungle par la voie qui me paraissait, au premier abord la plus agréable et la plus sûre. Un travail que l’on s’imagine d’amblée comme reposant, stable, épanouissant… Pas de problème sur le plan professionnel ? Super, ça me laisse le temps de penser à autre chose !
Mais il se trouve que peu de temps avant l’arrivée, j’ai compris que j’étais non seulement passée à côté des choses trépidantes et magnifiques que me promettait un itinéraire plus complexe, mais qu’en plus, la vie n’est pas toujours rose dans le monde rassurant du métro-boulot-dodo.
Difficile dorénavant de revenir en arrière. On a beau se lancer dans d’autres aventures ; s’abreuver d’image, de textes, de paysages ; raconter, inventer, s’exprimer… Elles n’auront jamais tout à fait la saveur de celles qu’on avait au départ prit soin d’éviter scrupuleusement. Et l’on se dit que finalement, quitte à se casser le nez sur 1% de reçus, autant qu’il s’agisse d’un véritable challenge, d’un pari d’enfance maintes et maintes fois ruminé, et pas d’un petit examen pathétique qui n’apporte guère plus de joie, de fierté (ni même d’argent !) qu’une grille de sudoku terminée avec succès.
Dans certains cas, cette affirmation est une manière d’admettre que finalement, je ne m’en sors pas trop mal. Dans d’autres, elle signifie simplement que je suis dans la moyenne des êtres moyens et que malheureusement, il ne suffit pas d’être moyen pour réussir. Ainsi, je sais qu’il ne suffit pas de se donner à fond et d’y croire pour obtenir ce que l’on veut…car il s’en trouve toujours qui, lorsqu’ils s’y mettent à fond eux aussi, vous font presque douter de l’authenticité de vos diplômes.
Alors de deux choses l’une, soi je décide de me lancer tête baissée dans cette tâche, au risque de subir l’échec comme un uppercut au menton ; soi je prends conscience de mes limites une bonne fois pour toute et refuse catégoriquement de perdre mon temps si précieux dans ce genre de conneries !
Je ne suis pas plus mauvaise qu’une autre et surtout, je ne suis pas complètement conne. Même si j’ai les facultés mathématiques d’une enfant de onze ans, j’ai très bien compris que 1% de chance d’obtenir ce que l’on veut, ce n’est pas énorme. Pour moi, " 1% de chance " équivaut en quelques sortes à " pas de chance du tout ". Alors pourquoi voudrait-on que j’y crois ? Pourquoi essaye-t-on de me faire gober cette grotesque couleuvre ? Je n’ai pas besoin d’être rassurée. Je n’ai pas besoin de votre pitié. Je veux simplement qu’on me le dise, sincèrement, une bonne fois pour toute : Ce n’est pas possible. Tu n’y arriveras pas et ceux qui essayent de te faire croire le contraire sont complètement inconscients ou pire encore, te prennent pour une dinde !
Je me dis que, si vraiment je n’étais pas plus mauvaise qu’une autre, je ne serais pas ici. Du moins, si j’étais parvenue à m’en convaincre. J’aurais trouvé la force de lutter contre les idées reçues, les rabats-joie, les démolisseurs d’avenirs en tous genres. J’aurais eu le courage d’assumer mes envies, de saisir une occasion et de me dire que, si j’aime ça, c’est que tout n’est pas complètement perdu… Oui, il en faut du cran pour assumer ce que l’on veut être, pour crier bien fort : " Voilà ce que je ferai de ma vie ! Je ne sais pas ce que cela donnera demain, ce sera sûrement difficile, mais après tout, je verrai bien. Tant pis si je dois m’en mordre les doigts, car mieux vaut avoir des remords que des regrets. Et si ça ne vous plait pas, allez tous vous faire foutre ! "
Un courage que je n’ai pas eu, on s’en doute…sinon, je n’écrirais pas ces mots. Oh, pas vraiment de regrets, en fait, mais plutôt une petite nostalgie qui ronronne un peu les jours de pluie.
Je ne suis pas, à proprement parler, une personne très courageuse. Enfin, disons plutôt que j’apprécie beaucoup les solutions de facilité…ou celles qui me semblent l’être. Mes choix ne sont pas toujours les meilleurs, mais qui peut bien se vanter de savoir à l’avance quel chemin emprunter ? Cela ne veut pas dire que j’ai construit ma vie par défaut, simplement que je me suis orientée dans cette jungle par la voie qui me paraissait, au premier abord la plus agréable et la plus sûre. Un travail que l’on s’imagine d’amblée comme reposant, stable, épanouissant… Pas de problème sur le plan professionnel ? Super, ça me laisse le temps de penser à autre chose !
Mais il se trouve que peu de temps avant l’arrivée, j’ai compris que j’étais non seulement passée à côté des choses trépidantes et magnifiques que me promettait un itinéraire plus complexe, mais qu’en plus, la vie n’est pas toujours rose dans le monde rassurant du métro-boulot-dodo.
Difficile dorénavant de revenir en arrière. On a beau se lancer dans d’autres aventures ; s’abreuver d’image, de textes, de paysages ; raconter, inventer, s’exprimer… Elles n’auront jamais tout à fait la saveur de celles qu’on avait au départ prit soin d’éviter scrupuleusement. Et l’on se dit que finalement, quitte à se casser le nez sur 1% de reçus, autant qu’il s’agisse d’un véritable challenge, d’un pari d’enfance maintes et maintes fois ruminé, et pas d’un petit examen pathétique qui n’apporte guère plus de joie, de fierté (ni même d’argent !) qu’une grille de sudoku terminée avec succès.
Commentaires
Enregistrer un commentaire