Feu d'artifice

La pluie tombe dans un bruit de papier froissé. Sans discontinuer. Tout comme hier, les gens se laissent surprendre à la terrasse d'un café, sur un banc, dans les rues encore bondées malgré l’heure avancée (à croire que la première fois ne leur a pas servi de leçon…) Ils crient tels, j’imagine, que le feraient des chats échaudés si on leur en donnait l’occasion sous de pareilles trombes d’eau. Ou bien ils se réfugient fiévreusement sous les gouttières et attendent la fin du son et lumière, frémissant de plus bel à chaque retour d’averse, à chaque nouveau grondement.

Le ciel noir s’éclaire, strié par des filaments d’argent toujours plus nombreux, toujours plus proches. Les bombes éclatent, illuminent la ville comme en plein jour. Et l’eau jaillit encore, comme balancée d’un gigantesque seau, tout là-haut. Quelque chose craque sur les vitres. A-t-on idée de grignoter du pop-corn devant un mégaphone ! …ou peut-être est-ce la grêle ? De la grêle en plein mois de juin !

Je devine les passants se hâter davantage, protéger vainement leurs jambes et leurs bras dénudés de ces morceaux de verre glacés. Courir. Plus vite. On a beau dire « ce n’est que de l’eau ! », ça fait quand même sacrément mal ! Et puis ça colle ! ‘Faudra suspendre tout ça en arrivant, vider le sac à main et les chaussures de tout ce liquide superflue et accessoirement éviter de tremper la baraque. Au moins, la journée a été belle. Un orage nocturne, c’est tellement plus commode.

Tout en haut, sous les combles, on a réellement l’impression que le monde s’écroule, que c’est le déluge et que ce gros lâche de Noé s’est barré tout seul, cette fois-ci. Les gouttes de pluie font l’effet de milliers de petits clous qui dégringolent sur le toit et sur la vitre. Je crains même de voir le tout se fissurer puis céder. J’appréhende surtout les fuites. Avec un tel raffut, je me dis que, si trou il y a dans ce fichu plafond, nous finirons noyés. Et si ce n’est pas le bruit qui m'empêche de dormir, ce sera la chaleur puisque dans un souci d’éviter la formation d’un lac à domicile, j’ai scrupuleusement fermé toutes les fenêtres.

Enfin, je constate que l’orage s’éloigne. La pièce ne bénéficie presque plus de l’éclairage intermittent des éclairs, le tonnerre se fait plus rare, la pluie a repris un rythme régulier, moins menaçant. Je constate qu’il est précisément 23h17 et que le spectacle de la nature m’a suspendue à ses lèvres depuis bientôt une heure. Pire encore, il m’a inspiré cinq paragraphes totalement inutiles…qui s’arrêtent ici.

Commentaires

  1. Et sinon à quand de nouveaux textes ?

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  2. Désolée pour l'attente. Petite panne d'inspiration ces derniers temps, puis vacances... il faut dire aussi que j'aime beaucoup me faire prier. ^^ Plus sérieusement, je vais m'y remettre bientôt!

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