Mort au capiton!

Ce matin, après avoir consulté la météo, un choix "douloureux" s'est offert à moi: prendre un parapluie ou le dernier numéro de Causette! J'ai tenté d'être raisonnable et me suis dit que le magazine, véritable morceau de bonheur, m'attendrait jusqu'à ce soir. Résultat: pas une goutte pour le moment et à vue de nez, guère plus d'ici mon retour. De ce fait, mon Causette me manque et mon parapluie, pas du tout! La morale de cette histoire, c'est que le mois, prochain, soit je prendrai un sac plus grand, soit je choisirai de me faire tremper. Non mais!

En attendant sagement le passage à un rythme mensuel de mon magazine féminin(iste) favori, je me suis dis que j'aimerais beaucoup crier mon amour au monde entier. Que les choses soient dites: depuis mai et ma première lecture de cette revue, je n'ai de cesse d'enquiquiner tout le monde (collègues, amis, famille, chéri, poissons rouges) avec ce qui pourrait être l'une des découvertes majeures de mon existence.

Causette est une remorque d'air frai et devrait à mon sens être déclaré d'utilité publique, remboursé par la sécu ou encore, imposé à chaque foyer sous peine d'être emprisonné et affreusement torturé! (j'exagère à peine).
C'est probablement le périodique que j'aurais aimé inventer si j'avais eu autre chose que deux mains gauches et un cerveau fonctionnel entre 15h et 18h uniquement (à ce propos, si la rédaction en question passe par ici, déjà "bonjour" et ensuite, "par pitié, embauchez-moi! je ne sais pas faire le café mais j'ai plein d'autres qualités, alleeeeeez!").
Drôle, pertinent, passionnant, fédérateur, malin, en un mot: vivant... ce concentré de culture, d'information et de bonne humeur me laisse pantoise dans le métro, un sourire béat aux lèvres.

Si je pousse l'hommage un peu trop loin? Que nenni!
Pour tout dire, la presse et moi, ça a toujours fait bien plus que deux. Je peine à m'intéresser au contenu de la plupart des journaux: je déprime en prenant des nouvelles de notre pauvre monde ; je bâille devant des articles trop pointus ou à l'inverse trop anecdotiques ; je suis consternée par la futilité de la presse féminine (au cas où je ne l'aurais pas déjà précisé, c'est chose faite). J'avais depuis longtemps renoncé à me documenter sur la réalité, à me tenir informer des drames, des catastrophes, des imbécillités notoires, conscientes que de toute façon, eux n'oublieraient certainement pas de s'imposer à moi.
Pour moi, Causette est donc réellement une rencontre heureuse et inattendue. Non seulement, je suis joyeusement impatiente de retrouver Causette chez mon marchand de journaux ; Mais en plus, je redécouvre ce sentiment d'interdit, cette envie caractéristique de le feuilleter dans le métro, à la terrasse d'un café, au boulot (chut), sur mon canapé tout neuf, allongée dans l'herbe ou sur la plage... bref: n'importe où, n'importe quand! Une sensation euphorisante que j'éprouvais lorsque j'avais quatorze ans en lisant Harry Potter, cachée sous ma couverture avec une lampe de poche (oui je suis de ceux qui ont vécu la "Pottermania" en direct, et alors? chacun ses vices!).

Causette me donne l'impression (chose tout à fait épatante) d'être intelligente et spirituelle, et d'appartenir à une communauté soudée de femmes, elles aussi, intelligentes et spirituelles. Il (ou plutôt elle) balaye, à grands coups de pages, les stéréotypes des magazines féminins, les complexes, les publicités n'en veux-tu pas, en voilà! les régimes, les rubriques psycho-sexo-mode ultra-tendances et surtout ultra-conventionnelles, les potiches, fils de fer chevelus et autres starlettes photoshoppées.

Et chaque fois que je l'achète, je me dis que je vais le couver, le dorloter, le chouchouter, comme on s'occupe d'un tout petit oiseau magique et fragile. Peut-être même que je le mettrai sous vitrine pour ne point l'abîmer. Mais à chaque fois, c'est la même chose: je le trimbale, le retrimbale, le prête, le malmène. C'est plus fort que moi! Peut-être m'en faudrait-il deux? Un à lire, à partager, à fourrer sans ménagement dans mon sac, et un autre à exposer, avec pour étiquette: "Ce que la presse française à de meilleur à offrir" ou quelque chose dans ce genre-là.

Je suis fan. Véritablement fan et j'espère le rester encore longtemps (j'ai même appris à créer un lien hypertexte pour l'occasion). C'est pourquoi, pour changer un peu de mes habituels coups de gueule, j'ai choisi de pondre, une fois n'est pas coutume, un article coup de coeur. Lisez Causette, achetez-le (de temps en temps, ou tous les mois), parlez-en, offrez-le... même si vous êtes un mâle (chacun ses vices, je vous dis). Vous verrez, ça troue l'cul !

Commentaires

  1. Ma femme m'a passé le tout petit supplément "Causette Monsieur" du numéro de ce mois-ci, j'avoue que j'ai pas trouvé ça renversant mais je suis quand même curieux de jeter un oeil sur les suivants s'ils continuent...

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire