"Dehors, c'est aussi chez vous!"

Je suis revenue.
Mais pas d'hypocrisie entre nous. Nous savons tous que cela vous captive au moins autant que de compter les cratères du sol lunaire... enfin, c'est comme ça: nous sommes le 30 août, il fait beau, je suis revenue et c'est la fin des vacances.
Vous je ne sais pas (et je m'en moque un peu), mais moi, aujourd'hui, j'ai pris l'avion. Vous savez, ces tas de ferraille qui, si l'on n'y réfléchit, sont tout aussi conçus pour voler qu'une poule fossilisée aux ailes coupées... enfin, passons: toujours est-il que, bizarrement, cela fonctionne. J'ai pris l'avion pour la seconde fois de ma (courte) existence, la première étant naturellement... l'aller (eh oui, j'ai toujours été légèrement tardive dans le domaine des expériences inoubliables).

De retour sur le plancher des vaches de ma terre natale, premier choc: c'est sale. Très sale! On balance nos ordures n'importe où, on laisse traîner par terre ou dans le métro les quotidiens sous prétexte qu'ils sont gratuits... Oui, c'est bien connu: ce que l'on paye, on le respecte, ce qu'on nous donne, on pourrait bien se torcher avec et le l'abandonner sur place que ça n'aurait pas d'importance. Les choses n'ont vraiment de valeur que lorsqu'on la chiffre en euro.
Donc, Paris, c'est sale ; le pourtour aussi, certainement davantage d'ailleurs, cela va sans dire. Et parce qu'il y a 8 ans de cela, un groupe de paranoïaques a cru bon de diviser la population locale de poubelles par deux (génocide?) de peur que certains s'empressent d'y jeter quelques pétards, le papier mâché estampillé Mac Do jonche, depuis lors, par jours de pluie, les trottoirs de "la plus belle avenue du monde" (je me mare!). Quand il fait beau, en revanche, c'est juste une grande allée mal nettoyée, pleine à craquer de touristes et de cas sociaux post-adolescents mal fagotés, mais là n'est plus la question.

La question, c'est le contraste. Ce matin j'étais en vacances ; ce soir je ne suis plus qu'en "week-end". Ce matin je pouvais jouer l'étrangère un peu niaise qui ne comprend rien, ce soir, je comprends tout et dans certains cas, j'aurais préféré être sourde. Ce matin, je me suis réveillée dans une ville propre, aux façades fraîchement repeintes en blanc, en gris perlé et en pastel: un vrai décors de théâtre! Ce soir, je vais me coucher au cœur d'une capitale grise, où les pigeons unijambistes ce lavent à l'huile de vidange. Les deux capitales ont beau être magnifiques, et la seconde probablement moins "synthétique" que la première, elle n'en demeure pas moins:
- sale
- bruyante
- pleine d'imbéciles heureux qui participent sans la moindre culpabilité aux points précédents
Et puisqu'en plus, ce retour sonne le glas de mes "vacances", vous imaginez bien qu'il ne m'enchante guère. Alors je râle. Sans raison particulière, je râle. Si en plus je vous avoue que, malgré tout, je suis plutôt de bonne humeur, c'est à n'y rien comprendre!
A croire que finalement, même lorsque tout va bien, dans l'une des plus belles villes du monde, un(e) français(e) finira toujours par faire la gueule pour un tout petit détail.

Commentaires

  1. C'est beau de te voir revenir d'aussi bonne humeur qu'avant tes vacances...

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire