Cosmo

J'ai probablement trop bu. Pour moi, un cocktail et une bière c'est bien assez, surtout quand j'ai l'estomac vide. Je tangue un peu...beaucoup. Je tente de paraître sobre. Dans ce genre de circonstances, le paraître c'est important. Je cherche mes mots, je bafouille, mais je fais passer, tant bien que mal, ces divagations pour de la perplexité intellectuelle. Heureusement, je sais m'avouer vaincue par l'ivresse et rentre chez moi avant qu'il ne soit trop tard. Avant de me tourner en ridicule. Avant que ce vague sentiment coton ne m'abandonne. Avant que cette douce volupté ne cède place à la mélancolie, à la tristesse, puis à l'ennui. Quand mon ventre dit stop, je sais qu'il en sera ainsi : c'est me laisser gagner par la nausée ou par le spleen. Cette fois-ci encore, j'ai choisis le coup de cafard. L'insecte me plaît davantage que la tête dans la poubelle du métro et l'idée de rentrée seule, titubante à demi, dans les rues de Paris. Mais cette fois, j'ai su mettre le bémol, dire "non, je veux rentrer", refuser le verre de plus ou la vadrouille en trop, retrouver mon nid avant de me sentir seule, si seule, au milieu d'une foule d'inconnus ou d'ignorants. Ils ne savent pas. Non, ils ne savent pas qu'une fois la soirée finie, ils retrouveront leurs soucis, leurs erreurs, leurs quotidiens moroses. Ou bien ils font semblant de l'oublier. Moi je sais. C'est peut-être trop tard. La mélancolie m'a déjà rattrapé. Mais peu importe.
Ce soir, je ne cède pas aux supplications des amies. Je rentre, un point, c'est tout. J'ai besoin de repos, de calme, de respirer. Simpson, feuilleté au thon, canapé. Une assez bonne façon de conclure ce samedi.

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