Pacifiques ou passives

Lu dans le dossier « Les Femmes sont-elles plus morales » du dernier Philosophie Magazine (qui, grosso-modo, était très intéressant et n'avait rien à se reprocher, mais que voulez-vous, on focalise sur des détails parfois!) : « Dans l’expérience de psychologie sociale, on constate que les femmes réagissent moins souvent aux offenses par la violence que les hommes »
… ahem…
Je comprends mieux.
C’est donc probablement pour cette raison que certains hommes s’en prennent plus volontiers aux femmes. Au quotidien. Au travail. Dans la rue. En général.
Évidemment.
Se défouler sur quelqu’un, c’est top, mais pas sur n’importe qui. Cogner, insulter, conspuer, ridiculiser l’autre, c’est tellement chouette quand il (en l’occurrence elle) ne réagit pas. Statistiquement, on a, parait-il, plus de chance de tomber sur une fille qui la boucle que sur un mec qui s’écrase, alors pourquoi se priver !?

A chaque confrontation avec un enfoiré primitif, il est donc bon de se rappeler qu’au moment où celui-ci vous malmène il se dit avec délectation que son action demeurera impunie, que jamais une aussi frêle créature (éduquée avec bon sens, réserve et modération) n’osera lui faire passer le goût du vin ou encore saisir la justice (parce que soyons sérieux deux minutes : personne, PER-SONNE n’appelle les flics pour une malheureuse insulte, une bousculade ou une minuscule main au cul !).
Inutile de s’attendre à ce que Wonder Woman débarque pour lui régler son compte de grand vilain pas beau. Inutile d’espérer (fait encore plus surréaliste) l’intervention d’une âme charitable. De ce fait, un choix crucial s’impose : soit l’on craint que la situation ne dégénère et l’on se répète, comme le souhaite certainement ce monsieur, que subir la violence c’est mal, mais qu’y répondre c’est encore pire. Soit l’on réalise que le schéma de la femme biologiquement douce, fragile et morale en arrange beaucoup, et qu’à défaut de garantir la paix dans le monde, un geste bien placé dissuadera peut-être l’opportun d’emmerder une autre oie blanche.
La question est moins rhétorique qu’il n’y parait.

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