GLAGLA!

Chronique météorologique datant du 8 janvier 2009

Bah oui, il fait froid! Et pas qu'un peu! On atteint, parait-il, un record de températures négatives dans tout l'hexagone. Oui, oui, et encore oui, je ne fais que répéter les informations énoncer par la météo de France 2. On conviendra donc que je ferais la plus épouvantable des miss météo (déjà parce que, MOI, je ne mets pas de guêpière en plein hiver et que je sais lire autre chose qu’un prompteur.), mais il suffit de mettre le nez dehors pour en avoir la confirmation.
Cela fait bien trois jours que je me déguise en bonhomme Michelin pour sortir de chez moi et que je me prends pour Irina Slutskaya quand j'arpente les trottoirs olympiques. Bon, je reste positive et je touche du bois: je dois quand même être la seule andouille du coin à ne pas m'être encore ridiculiser en public, à savoir, à ne pas m'être lamentablement étalée sur une plaque de verglas. Mais je n'en suis pas loin alors soyons sur nos gardes.

Prudente, j'ai abandonné l'idée de me balader en escarpins cette semaine (au moins, comme ça, si je me ramasse, j'éviterais la double fracture du tibia), j'ai cessé de courir après les bus (de toute façon, ça glisse tellement que même eux ne se risquent plus à dévaler les pentes à 70 kilomètres-heure, ou alors c'est bien à leur insu!), voir même, je les attends vingt minutes de plus, mais ça, on peut le comprendre... bien que j'ai toujours un peu de mal à m'apitoyer sur ce pauvre tramway, bloqué par le froid, le givre et la tempête, quand mes orteils sont sur le point de tomber en morceaux. Imaginez (je suis sûre que vous le pouvez, on est tous dans la même galère): j'ai les mains tellement froides qu'on hurle littéralement d'horreur lorsque, transie et désespérée, je me hasarde à effleurer une minuscule parcelle de peau (de quelqu'un qui, j'en suis sûre, se reconnaîtra) relativement tiède en comparaison, et je suis désormais à peu près sûre de pouvoir refroidir un whisky rien qu'en y plongeant l'index.

Alors oui, la neige c'est joli, surtout quand il fait beau et que la lumière glacée du soleil de janvier la rend étincelante, mais bon, c'est quand même un peu froid! Si, si, je vous assure, j'ai testé! Et puis bon, j'en ai marre de mettre trois pulls, des collants, deux paires de chaussettes, un vieux pantalons bien étanche, un cache-oreille, un bonnet, un gros manteau et sa capuche en prime, une écharpe de 7 mètres 50 de long (comme ça, on peut faire pleins de tours!) et des "mitouffles" en laine (mais si, vous savez, ces mitaines "hyper tendances" qui, en rabattant simplement un bout de tissu sur les doigts, deviennent moufles comme par magie: ré-vo-lu-tio-nnaires!) pour aller chercher du pain. Comme je pense l'avoir sous-entendu lors d'une précédente note, je prévoirais bien d'attendre les beaux jours au fond de mon lit avec une provision de chocolats (ça ne devrait pas être bien difficile, puisque les fêtes de fin d'année ont apportées leur lot de douceurs sucrées), un tas de bouquins bien épais, une bouillotte (humaine, de préférence) et la télévision (c'est dire si je suis à bout; parce que, vraiment, dans le genre inutile et sans intérêt, on a pas fait pires programmes depuis des lustres!). J'utiliserais, comme seule fenêtre ouverte sur le monde, mon ordinateur capricieux et cette merveilleuse invention, trop oubliée depuis qu'on a tous retrouvé ceux qu'on avait volontairement perdu de vue et à qui on a strictement rien à dire, sur "facebook", "copains d'avant" ou "msn": j'ai nommé le TELEPHONE.
Et puis je ferais des raclettes, des lasagnes et des tartiflettes! Et puis du chocolat chaud avec une montagne de chantilly! Même que vous pourrez venir me voir, si ça vous chante. Je vous inviterais volontiers à prendre le thé ou à dîner... Enfin, si vous avez le courage, VOUS, d'affronter le froid et les éléments déchaînés.
Ouais, ce sera chouette!

J'en ai les larmes aux yeux tant cette idée me réchauffe le coeur et le corps. Mais il faut se faire une raison, ce n'est malheureusement qu'un fantasme et même si la perspective d'avoir enfin un travail plus captivant au sein de notre "grande et merveilleuse communauté" me ravie (bah oui, en ce moment, je m'éloigne un peu de la précarité: un petit pas pour la caisse d'allocations retraite mais un grand bond pour moi...), je sais que ce n'est que pour mieux me rapprocher de l'épaisse couche de neige qui jonche les rues (effectivement, qui dit plus de boulot, dit aussi plus de temps passé à s'y rendre) et accessoirement de cette fameuse plaque de verglas qui, je le sais, me tend les bras et me lance un regard sournois à chaque fois que je parviens, in extremis, à reprendre mon équilibre.
"La prochaine fois, se dit-elle sûrement, ce sera la bonne!"

Commentaires